Sandra Dogué
LES POPOTES
En Septembre 2023 j’ai découvert par hasard sur un site d’occasion une poupée Sandra Dogué, puis deux, puis trois. Comprenant qu’il s’agit d’une collection je me suis donné.e pour mission de réunir toute la collection au nom de la culture et du patrimoine, car cette collection datant des année 60/70 est un témoin de l’héritage vestimentaire de la Martinique.
Joséphine
Numéro 1
Titiane
Numéro 2
Célot
Numéro 3
Titine
Numéro 4
Doudou
Numéro 5
Karuki
Numéro 6
?
Numéro 7
?
Numéro 8
Matador
Numéro 9
Didine
Numéro 10
Litchi
Numéro 11
?
Numéro 12
Térésa
Numéro 13
Badou
Numéro 14
?
Numéro 15
Les poupées Sandra Dogué sont un produit de la marque PetitCollin ( marque de Poupée qui fait partie du patrimoine français car ….).Elles étaient vendues comme souvenir de la Martinique.
Il existe d’après mes recherches 3 versions de cette collection
la première édition
la deuxième édition en 23 cm
la deuxième édition en 46 cm
Les poupées sont vendues dans des boites cylindriques transparentes, dans lequel elle sont maintenues par les pieds. À leur poignet gauche est attaché un livret doré sur lequel on peut lire :
“Je m’appelle …. Je suis le numéro … de la collection”
“Les poupées Sandra Dogué 98, Rue de Perrinon Fort-de-France MARTINIQUE”
“Reproduction fidèle des Costumes originaux de la Caraîbes - Habillée dans la Caraïbe”
Ma collection est la deuxième édition en 23 cm. Les poupées sont au nombre de 14 à ma connaissance. Certaines représentent des métiers d’autre des statuts sociaux. Les poupées sont fabriquées à la main à partir d’un celluloïd qui a la particularité d’être marron (antan lontan les poupées étaient beige puis peinte en marron).
On retrouve très peu d’informations sur internet sur ces poupées et encore moins sur cette fameuse Sandra Dogué. Le livret est gage d’authenticité car il existe plusieurs imitations et j’en ai même acheté une à mes dépends. Mais elle est belle, au moins ça.
J’ai des théories sur ce que pourrait être les manquantes: femme affranchie, femme portant un gaule/golle, homme en tenue traditionnelle, danseuse de bèlè ou jeune fille en TiCollet.
Numéro 1 - Joséphine
C’est la seule (à ma connaissance) à représenter une femme blanche. C’est une référence évidente à Joséphine de Beauharnais. Sa présence dans la collection me laisse perplexe car on rappelle que la compagne de ce cher Napoléon a voulu rétablir l’esclave. Elle n’est tellement pas apprécié en Martinique que sa statue était décapitée par les locaux avant d’être détruite en Juillet 2020.
C’est la seule poupée qui porte des chaussures et à talon.
Numéro 2 - Titiane
Elle porte une tenue… titiane comportant:
Un corsage blanc en dentelle orné d’un ruban rouge laissant apparaître les épaule
Un jupon blanc également en dentelle
Une jupe en madras piquée à la taille des deux côtés laissant apparaître le jupon
Un carré (ou fichu) de soie verte sur l’épaule droite
Une coiffe calendée à 3 pointes ce qui signifie que Titiane est une femme mariée et fidèle - à celui qui lui a offert ses bijoux certainement
Numéro 3 - Celot
C’est le seul homme de ma collection. Il représente un pêcheur avec son filet son iconique chapeau Bakwa. Autant je comprend l’impact du pêcheur sur l’habillement autant je doute que des haillons face partis des costumes traditionnels martiniquais.
Numéro 4 - Titine
C’est une vendeuse de cornet de pistaches (qui sont en fait des cacahuètes. Je vous renvoie vers cet article de TanListwa pour comprendre d’où vient cette appellation ici.)
Numéro 5 - Doudou
Doudou est habillée en Matadò : chemisier au épaules dénudées, jupe madras, coiffe et bijoux ostentatoires, tout ce qu’il faut pour gagner des sugar daddies prétendants.
Numéro 6 - Karuki
D’après moi Karuki est une danseuse de Bèlè car sont collier est volontairement mal possitionné et elle tient dans chaque main le bas de sa robe
Numéro 7 - Inconnue au bataillon
Numero 8 - Inconnue au bataillon
Numero 9 - Matador
Comme son nom l’indique elle ne porte PAS une tenue Matadò mais une Granwòb appelée aussi Wobakò en Guadeloupe. Matador est habillée d’une wobakò de soirée ( robe d’apparat) et son jupon blanc en dentelle, d’une visite sur les épaules et d’une chaudière sur la tête. Outre le nom la différence de couleur entre la visite et le jupon soutient l’idée que les poupées n’ont pas été fait par des Martiniquais.es car traditionnellement la visite et le jupon sont toujours assortis.
Numéro 10 - Didine
Didine est une vendeuse de vannerie. Elle est habillée d’une wobakò de jour, un foulard autour du cou pincé au milieu devant dans la ceinture de la robe. Didine porte une coiffe à deux bouts et un panier en osier qui vient très certainement du Morne des Esses!
Numéro 11 - Letchi
Litchi une vendeuse de légumes ( qui sont représentés par de vraies cacahuètes dans mon cas, mais dans d’autre ce sont des petites tomates en tissus). Litchi est habillée d’une wobakò de jour porté à la rivière salée, c’est à dire avec un foulard noué autour des hanche permettant de blouser la robe et donc de la raccourcir. Elle porte sur sa tête un baluchon de linge qui repose sur son foulard nouée à la diable.
Numéro 12 - Inconnus au bataillon
Numéro 13 - Teresa
Teresa est une vendeuse de fleurs! J’en ai deux car j’ai fait l’erreur d’acheter la grande version. Mais au moins ça permet de comparer les tailles! Teresa est habillée d’une jupe chemise longue de jour ainsi que d’un foulard nouée à la diable, son panier de fleur posé sur sa tête.
Numéro 14 - Dadou
Dadou est une lavandière car elle est habillée d’une wobakò de jour porté à la rivière salée, c’est à dire avec un foulard noué autour de ses hanches permettant de blouser la robe et donc de la raccourcir. Elle porte sur sa tête un baluchon de linge qui repose sur son foulard nouée à la diable.
Numéro N - Je ne sais pas si il y en a plus de 14. Mais si vos grands-parents ont voyagé en Martinique dans les années 70 ou aiment collectionner les poupées régionales, n’hésitez pas à m’envoyer une photo si vous voyez une boîte avec des volants et/ou une poupée avec un livret doré attaché au poignet!